Better world books: un libraire social avec 3 millions de livres |
Collecter les livres inutiles des étudiants ayant terminé leurs études, les revendre à bas prix en Afrique et financer la construction de bibiliothèque dans les pays en développement: un concept simple et qui fonctionne. Il y a des entrepreneurs qui sont doués pour inventer des arnaques et s'enrichir aux dépends de leurs concitoyens. Il y a des ingénieurs avec un QI de 150 qui deviennent riches en inventant la nouvelle technologie de la décennie. Et, puis, il y a des entrepreneurs, qui inventent des modèles économiques, qui les enrichissent, évitent le gachi de nos sociétés de consommation et contribuent à la redistribution des richesses entre pays. Le modèle inventé par les fondateurs de Better World books (Xavier Helgesen, Jeff Kurtzman and Christopher Fuchs) est un modèle moderne dans la mesure où il se situe au croisement d'internet, de l'écologie, de l'aide au développement et de l'entrepreneuriat social. Better World books a constaté que les très couteux livres achetés par les étudiants américains se démodaient très vite et finissaient souvent au grenier ou dans le garage, tandis qu'à l'autre bout du monde où à l'autre bout du pays, des étudiants sans le sou ou des personnes analphabètes, ne pouvaient s'acheter des livres. Ils ont donc eu l'idée d'installer des boîtes de collecte de livres usagés dans les universités, incitant les étudiants à y déposer des livres devenus inutiles, pour eux. Ces livres sont acheminés dans un centre de tris et sélectionnés: avec le temps, tout type d'ouvrages sont venus s'ajouter aux dons et une partie des ouvrages est revendu aux Etats-Unis et une partie est expédiée dans les pays en développement. Utilisation d'internetL'entreprise distribue ses livres via des boutiques dans les pays en développement, mais aussi via un site internet et des mini boutiques sur des sites comme Amazon.com Impact écologique de Better World BooksBetter World Books publie sur son site des statistiques sur l'impact de leur société, notamment son impact écologique
Impact social de Better World BooksLes fondateurs de Better World Books ne sont pas des philantropes. Leur entreprise, car il s'agit d'une entreprise qui veut se développer et générer des bénéfices, consacre une partie de son chiffre d'affaires au financement de bibliothèques ($2,9 millions de dollars entre 2002 et 2008), de programme d'alphabétisation ($3,6 millions de dollars) et progammes de soutien aux étudiants en difficulté partout dans le monde ($1,4 millions). Le chiffre d'affaires de Better World books est de $21 millions en 2008. Le financement d'actions sociales ne représente donc "que" 7% de leur chiffres d'afaires. Better World Books n'a expédié (en les revendant) "que" 3 millions de livres vers les pays en développement, Better World Books n'est donc pas une association à but non lucratif, mais une entreprise qui partage les richesses qu'elle produit. Impact localBetter World Books s'est installé dans les locaux d'une usine désaffectée, dans une friche industriel d'Indiana et y a créé 200 emplois à plein temps. La presse qui ne fouille pas beaucoup les chiffres mais cherchent les héros de la nouvelle économie (pas l'économie d'internet des années 1990, mais l'économie du XXIième siècle où le profit n'est plus le seul indicateur de succès d'une entreprise) et réduise le modèle de Better World Books à une société fondée par trois diplômée américains qui collectent des bouquins pour les expédier en Afrique et financent des librairies dans les pays en développement. Lorsque l'on analyse les chiffres réels, la réalité est plus nuancées: Better World Books fait de la croissance, veut faire du bénéfice et les engagements sociaux, écologiques ou philantropiques sont autant un positionnement marketing qu'un préoccupation sur l'utilité de leur société. Mais ce qui est intéressant dans le modèle de Better World Books, c'est l'équilibre entre développement, écologie, redistribution de richesses, utilité sociale et bénéfices. Le commerce équitable, est-ce que ce ne serait pas cel, au final ? |