La lutte contre l'exclusion a toujours été l'un des objectifs des gouvernements français mais également un sujet tabou, prohibé au sein de la société française.
Sous forme sociale, religieuse ou économique, l'exclusion, subi par des milliers de personnes chaque année, reste un fléau que de nombreux acteurs essayent d'endiguer. Les acteurs les plus médiatisés de cette lutte contre la précarité demeurent l'Abbé Pierre, fondateur de l'association Emmaus, et Mère Térésa, qui ont oeuvré toute leur vie pour que les plus démunis retrouvent un semblant de dignité.
L'évolution de la politique d'insertion en France La France, berceau de la réussite sociale, est un pays dont la politique d'insertion et de lutte contre la précarité a évolué en trente ans. René Lenoir, qui publie "Les exclus : un Français sur dix" en 1974, démontre que la société de consommation rejète trois catégories de personnes : les personnes âgées, les handicapées et les personnes marginalisées. Les années 80, qui voient apparaitre le chômage de masse, changent la notion même de l'exclusion. Dans ce contexte, le Père Joseph Wresinski, fondateur d'ATD Quart Monde et membre du Conseil Economique et Social, présente en 1987 un rapport sur la "grande pauvreté et la précarité économique" où il définit la précarité comme étant "l’absence d’une ou plusieurs des sécurités, notamment celle de l’emploi, permettant aux personnes et familles d’assumer leurs obligations professionnelles, familiales et sociales, et de jouir de leurs droits fondamentaux".
Les années 1990, la lutte contre l'exclusion s'intensifie Cette lutte continue dans les années 1990 avec un double objectif : la lutte contre la pauvreté et l'accès à l'emploi. Le gouvernement Mitterrand, propose, dans le but de pallier à ce problème, des dispositifs d'aide pour obtenir un emploi. Néanmoins, quels sont les dispositifs sociaux permettant de lutter contre l'exclusion ? Le chèque service permet aux plus défavorisés, depuis sa mise en place en 1999, d'accéder à des biens et services essentiels de la vie quotidienne.
Exclusion, pauvreté et emploi Même si les chiffres sur l'exclusion sociale et la pauvreté ne restent qu'approximatifs, ils ne sont pas dénués de sens. En effet, selon les chiffres du quotidien Le Monde de 2000, l'Europe comptait plus de 65 millions d'exclus et la France, 16% d'individus qui vivaient en dessous du seuil de pauvreté. Les chiffres deviennent ensuite plus explicites. Plus de 6,7 millions de personnes étaient, à cette époque, sans emploi ou sous-employées. Ces chiffres définissent la tendance d'aujourd'hui : la pauvreté et l'exclusion sociale restent ancrées dans la société française alors même que des dispositifs existent à l'image du chèque solidarité par exemple.
Des outils pour lutter contre l'exclusion Les outils que mettent en place les différents acteurs du monde social pour lutter contre l'exclusion sont hétéroclites mais se présentent souvent sous forme de titres de paiement. Le chèque de services répond à cette problématique qui vise à mettre au coeur des préoccupations les besoins et les aspirations des Français. Le chèque de services répond ainsi de façon personnalisée aux besoins des bénéficiaires, en leur offrant un large panel de services essentiels à la vie quotidienne. Le chèque solidarité et le chèque alimentaire sont également des titres de paiement qui permettent aux collectivités et associations de lutter contre l'exclusion.
La concentration géographique de l'exclusion Que ce soit une exclusion d'ordre sociale ou économique, l'inégalité géographique est également au coeur des débats. L'exclusion est-elle plus forte en région parisienne ou en province ? Est-elle plus importante dans certains quartiers ou a-t-elle tendance à se réduire ? De nombreuses sources ne développent pas cet aspect mais préfèrent se pencher sur l'inégalité géographique comme inégalité sociale. Par exemple, selon l'édition 2011 de Géographie de l'Ecole, être dans une académie ou dans une filière spécifique peut être source d'inégalités. Ainsi, à l'académie de Lille, la filière générale compte 28% d'élèves d'origine sociale défavorisée, et 61% pour la voie technologique et professionnelle. L'académie de Paris est plus critiquable avec seulement 8% d'élèves d'origine défavorisée pour la voie générale, 21% en technologique et 32% dans le professionnelle.
Lutte contre l'exclusion : et aujourd'hui ? Ces dernières années la lutte contre l'exclusion a été, pour les gouvernements français qui se sont succèdés, l'une des problématiques centrales de leur politique sociale. Même si la pauvreté est moins importante en France que dans de nombreux autres pays européens, elle reste ancrée dans la société française comme un sujet tabou pour de nombreux politiques. La concentration géographique et ethnique de la pauvreté et de l'exclusion sociale constitue l'un des défis les plus importants du prochain gouvernement qui prendra place en juin 2012.
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