Yokoso Tokyo e
AVEC 25 autres villes, 7 agglomérations moyennes, 8 villages,
des montagnes dépassant 2 000 m et plus de 100 îles, Tokyo
constitue la province du même nom (Tokyo-to) qui
compte près de 13 millions d'habitants. La ville proprement
dite, formée de 23 arrondissements, n'avait, au début de
1988, que 8 205 865 habitants, autant que New York et à
peine plus que Londres. La province a une superficie de
2 145 km2, la ville de 557 à peine (Paris intra-muros s'étend
sur 105,39 km2).
Au coeur même de l'agglomération, des quartiers entiers
vivent encore au rythme de la vie villageoise. Les aspects
de cette vie rustique vous frappent dès votre arrivée à
Shin-Tokyo, Kokusai Kuko, le " nouvel aéroport international
de Tokyo ", en bref Narita Kuko, construit au milieu
des rizières à Narita (66 km du centre). Avec 300 mouvements
d'appareils journaliers et 17 millions de passagers internationaux
par an, il constitue la principale " porte du ciel " japonaise.
Le trajet entre Narita et Tokyo représente une excellente
initiation au développement du Japon : les fermes isolées,
entourées de champs et de bois, cèdent peu à peu la place
aux cités d'habitation qui deviennent de plus en plus denses
avant de se perdre dans l'océan infini des immeubles de
Tokyo. On vous prépare ainsi, progressivement, à
la cohue des voitures et à la foule.
Autrefois, Tokyo était une ville plate, la crainte
des tremblements de terre empêchant toute construction dépassant
2 ou 3 étages. Mais depuis 20 ans la physionomie de la capitale
s'est radicalement transformée. Dans le quartier de Shinjuku,
une douzaine de gratte-ciel rivalise de hauteur. Pour rentabiliser
au maximum l'espace, restreint et ultra-cher, on exploite
intensément le sous-sol. A proximité des gares se sont ouvertes
des rues commerçantes souterraines, qui regorgent de magasins
et de restaurants. Les sous-sols des immeubles de bureau
deviennent des lieux de promenade avec restaurants, librairies,
salon de coiffure et cafés. Tokyo abrite ainsi toute
une ville sous la ville, sans compter 212 km de métro et
de multiples couloirs qui permettent, les jours de pluie,
de traverser d'importantes parties du centre-ville.
La ville actuelle s'est développée tumultueusement, en
dehors de toute planification. Depuis les années soixante-dix,
on s'attache à améliorer progressivement son image en commençant
par le " centre. Pour rénover leur capitale, les
Tokyotes font, preuve d'une absence totale de sentiment.
Des rues entières disparaissent sous les pioches des démolisseurs.
On reconstruit les bâtiments présentant un certain intérêt
historique plusieurs centaines de kilomètres plus loin,
à Meiji Mura (mura veut dire village) près de Nagoya. Une
véritable ville d'époque Meiji y est ainsi sortie de terre
au cours des années, tandis que Tokyo devint de plus
en plus neuve et de plus en plus moderne : une véritable
capitale du miracle économique.
Un regard sur le passé
Tokyo n'est devenue capitale officielle qu'en
1868, mais elle est le siège du pouvoir depuis 1603, lorsque
la dynastie Tokugawa y installa son gouvernement. L'ancien
nom de Tokyo, Edo veut dire embouchure. Le terme
apparut au XIe siècle, dans le nom du chevalier Edo Shigetsugu
de Chichibu, qui s'établit au bord de l'actuelle baie.
Mais Edo n'acquit de véritable importance qu'au XVe siècle,
lorsque le chevalier-poète Ota Dokan y éleva un puissant
château fort. On considère la date d'achèvement de cet Edo-jo
(château d' Edo), le 8 avril 1457, comme la naissance officielle
de Tokyo. La ville prit son nom actuel - qui signifie
capitale orientale - le 13 septembre 1868, lorsque
le dernier shogun capitula devant les forces impériales.
En mars 1869, l'empereur Meiji Tenno fit son entrée solennelle
dans l'ancien château rebaptisé Kokyo (palais impérial),
scellant ainsi le transfert de la capitale de Kyoto
à Tokyo.
Suite
du voyage au Japon
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