Basée
sur l'opposition entre possédants et non-possédants, la
structure sociale établit une hiérarchie assez compliquée,
mais où l'on peut essentiellement distinguer 5 % de nobles,
Tokapua, 25 % de bourgeois aisés, Tomakaka
et 70 % de travailleurs, Tobuda. Jusqu'aux années
vingt de ce siècle, l'esclavage était à l'ordre du jour.
Les anciens esclaves (Tanakuakua) n'ont toujours
pas beaucoup de droits, et doivent se placer pour gagner
les quelques rupiahs nécessaires à leur vie. Femmes et hommes
sont égaux et aucune tâche n'est rigoureusement assignée
à un sexe ou à l'autre. L'autorité est assumée par le conseil
du village, dirigé par le plus ancien, l'Ambe Tonduk, le
sorcier ou guérisseur, Tominaa, étant maftre des cérémonies.
L'ordre successoral est assez étrange : l'héritage n'échoit
pas aux descendants, mais au parent qui assura au mieux
le bien-être du défunt, ou qui sacrifia le plus de taureaux
lors des funérailles.
Les maisons sur pilotis, aux toits de bambou arqués, ressembleraient
aux bateaux sur lesquels les Torajas arrivèrent à Sulawesi.
Leur riche décoration reflète la position sociale des propriétaires.
Sur la façade, on cloue les cornes des bêtes abattues. Les
plus belles se voient à Palawa.
Environ
45 % des Torajas confessent le christianisme, 5 %
l'islâm, mais 50 % pratiquent toujours l'antique animisme
de l'Aluk Todolo, basé sur le culte des ancêtres. Le créateur
de toute chose tolère l'activité des âmes des morts, c'est-à-dire
d'esprits dont l'influence peut être désagréable et qu'il
s'agit d'amadouer à l'aide d'offrandes nombreuses.
Suite
du voyage en Indonésie
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