Bali,
île des dieux et des démons
Bali
ne déçoit pas nos conceptions d'un paradis des mers du sud
: plages de sable blanc bordées de palmiers, volcans fumant
à l'horizon, rizières en terrasses et buffles d'eau, temples
et figures de démons grimaçants, danseuses à la grâce infinie,
évoluant aux sons d'une musique étrange. Son évolution fut
bien différente de celle de Java, sa voisine, dont 3 km
à peine la séparent. L'islam ne put jamais s'y établir,
et les Hollandais arrivèrent assez tard, si bien que l'île
a su préserver ses traditions culturelles et religieuses.
Ses habitants pratiquent l'hindouisme, vouent une passion
à l'art, peinture ou sculpture et, loin de se replier sur
le passé, savent évoluer lorsqu'ils en ressentent le besoin.
Leurs
connaissances en agriculture sont éminentes : des experts
chinois, birmans et même japonais font le pèlerinage aux
rizières balinaises. S'il existe, comme ailleurs, des riches
et des pauvres, aucun des 2,5 millions d'habitants ne souffre
de la faim. Ce qui frappe le nouvel arrivant, c'est le nombre
des temples. Il en existerait plus de 3 000, du simple temple
familial au sanctuaire richement décoré. Les Balinais partagent
avec leurs voisins javanais l'amour de la danse, dont les
formes trouvent leur origine dans les mêmes légendes et
mythes. Ils n'ont jamais cessé de croire aux forces omniprésentes
de la nature. Malgré leur unité culturelle, ils ne constituent
pas une ethnie homogène, comme en témoignent leurs diversités
morphologiques. Seuls les Bali Aga, aborigènes qui pratiquent
strictement l'endogamie et ne demeurent que dans quelques
villages de la région du Gunung Batur, comte Trunyan, ne
se sont pratiquement pas mélangés.
La géologie de l'île (5 800 long) est déterminée par une
chaîne volcanique qui s'étend d'est en ouest. Fumées et
grondements du Gunung Agung, montagne sainte et point culminant
de Bali (3 142 m) dont la dernière éruption remonte à 1963,
du Gunung Batur (1717 m) ou du Gunung Catur (2 096 m), prouvent
leur vitalité. Sièges des divinités, ils peuvent détruire
toute vie par le feu et le soufre, mais produisent aussi
des sols d'une grande fertilité.
Suite
du voyage en Indonésie
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