Les
jeux des marionnettes
Le wayang revêt une importance particulière pour
les Indonésiens et leurs voisins malais, thaïlandais et
birmans. Autant qu'un spectacle éducatif, il s'agit d'un
moyen de communication entre les humains et les dieux, les
esprits, les ancêtres. Les thèmes sont fournis par les épopées
du Ramiiyana et du Mahâbhârata et la dramaturgie ne varie
guère. Dans les deux premiers actes, on expose la situation
selon l'optique des parties antagonistes, le troisième voit
le triomphe du noble héros, non sans péripéties destinées
à porter le suspense à son paroxysme.
Wayang-kulit,
la version la plus connue, se joue à l'aide de personnages
en cuir souvent filigrané, de 30 à 50 cm de haut, fixés
sur des baguettes. Ils sont manipulés par le dalang, qui
narre généralement le sujet en vieux javanais (kawi) accompagné
par un gamelan. Le traducteur y ajoute souvent des commentaires
tirés de l'actualité. Il est permis de rire. Devant l'écran
blanc qui dissimule le dalang, une lampe à huile projette
les ombres des personnages sur le décor, essentiel, constitué
d'un arbre ou d'une montagne célestes (kayonan en balinais
ou gunungan en javanais). Une représentation peut durer
3, voire même 8 ou 10 heures.
Dans le wayang-klitik, les personnages en bois aux bras
de cuir articulés évoluent sur la scène sans lumière ni
écran ; le wayanggolek, typique de l'ouest de Java, ressemble
plus aux jeux de marionnettes européens - les personnages
portent des vêtements ; plus rare, le wayang-beber narre
le sujet avec beaucoup de passion, à l'aide de personnages
dessinés sur des bandes de papier. Dans le wayang-topeng,
des danseurs masqués miment le sujet commenté par le dalang
; le wayang-wong, fréquent à Bali et à Java, est interprété
par des acteurs ; singes et démons portent des semi-masques.
Suite
du voyage en Indonésie
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