Stratégie de communication de Xavier Bertrand (Elections Régionales 2010)

Points sur les techniques de communication utilisées par Xavier Bertrand durant les élections régionales

Laché par Nicolas Sarkozy qui a compris grâce aux sondages de début 2010 que les élections régionales verraient une large victoire d'une alliance PS/Europe écologie, Xavier Bertrand tout comme les autres candidats UMP aux élections régionales, axe toute sa campagne sur quelques faiblesses du PS et d'Europe écologie. La tâche est relativement difficile pour lui dans la mesure où l'UMP gererait probablement les régions de la même façon que le PS en cas (improbable) de victoire.


Lors de deux interviews télévisées accordées à deux jours d'intervalles (lundi 1er mars et mardi 2 mars 2010 sur Télématin), Xavier Bertrand a récité une leçon mise au point avec ses conseillers de communication. Quelques soient les questions posées par le journaliste, 5 messages phares sont renvoyés.

Analyse de la stratégie de communication

Contexte

L'UMP sait que les français sont globalement satisfait de la gestion des socialistes dans les régions et qu'un mécontentement grandit à l'encontre de l'UMP sous l'effet conjugué de trois facteurs: une crise mondiale contre laquelle les gouvernements européens sont globalement impuissants (cela aurait aussi été le cas du PS), l'usure du pouvoir 3 ans après l'arrivée de Nicolas Sarkozy à l'Elysée et deux ans après la prise de majorité absolue à l'assemblée nationale et enfin, une politique de l'UMP qui a favorisé les classes les plus aisées au détriment des classes moyennes.

L'UMP ne propose aucune véritable alternative politique dans le cadre de la campagne des régionales. La politique qui serait menée serait relativement proche de celle du PS.

Stratégie de communication de Xavier Bertrand

Compte tenu de ces différents éléments et en l'absence de véritable projet politique (qui avait pourtant constitué un socle très solide de l'élection présidentielle), la stratégie de Xavier Bertrand se concentre sur des attaques générales sur les partis pris du PS/Europe Ecologie indépendament de leurs propositions concrêtes dans le cadre de la campagne des régionales. Ces attaques concernent cinq points:

  • la volonté de ne pas créer de nouvelles infrastructures routières (ce qui ne représente pas un axe central de la stratégie d'aménagement du PS dans les régions)
  • la négation de l'insatisfaction à l'encontre de Nicolas Sarkozy (qui est d'ailleurs très absent de la campagne des élections régionales) en dépit des sondages qui lui sont très défavorables
  • la reprise partiale de sondages qui indiquent qu'au niveau national et non au niveau régional, deux tiers de français déclarent qu'ils pensent que le PS ne ferait pas mieux que l'UMP fasse à la crise en général (sondage qui ne veut donc rien dire, puisque cela signifie aussi que les français pensent que le PS ferait la même chose, ni mieux, ni plus mal que l'UMP)
  • la reprise de l'argument de la sécurité (alors même que les engagements de Nicolas Sarkozy de 2004 alors ministre de l'intérieur n'ont pas été tenus, pas plus que les engagements de Nicolas Sarkozy, candidat à la présidentielle en 2007 ne se sont pas traduits par une baisse de la délinquance et que l'on a au contraire, observé une augmentation importante des actes violents)
  • la promesse de projets tels le super métro de banlieue dont le financement ne sera annoncé qu'après les élections (autant dire qu'aucun financement crédible n'est prévu et que le projet ne sera pas réalisé)